Perception pour la Robotique Agricole*
I. Introduction
et la perception proprioceptive, liée à l’état interne du robot (orientation, vitesse, accélération, etc.).
II. Les capteurs utilisés par les robots agricoles
Comme le présente la Figure 1 ci-dessous, les capteurs utilisés par les robots agricoles peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les capteurs proprioceptifs, qui mesurent l’état interne du robot, et les capteurs extéroceptifs, qui mesurent les éléments de son environnement.

Figure 1: Capteurs utilisés par les robots agricoles
- La centrale inertielle (IMU: Inertial Motion Unit) : c’est une unité capable de fournir des informations telles que l’accélération linéaire et angulaire du robot.
- Les encodeurs : ce sont des capteurs qui mesurent la rotation des roues.
Quant aux capteurs extéroceptifs, on retrouve notamment :
- Le GNSS (Global Navigation Satellite System), par exemple un GPS (Global Positioning System) : il utilise les signaux satellites pour déterminer la position du robot par rapport à un référentiel terrestre fixe. Sa précision peut être affectée par l’environnement (par exemple l’obstruction par la canopée). En condition normale, il offre une précision de l’ordre du mètre. Lorsqu’il est associé à une station de référence terrestre, la précision devient centimétrique : on parle alors de GPS RTK (Real Time Kinematic).
- La caméra : ce capteur fournit une image de l’environnement du robot. Les caméras RGB-D(Red Green
- Blue - Distance) fournissent à la fois une image en couleur et la distance des objets par rapport au robot. Elles sont les plus répandues en agriculture. Leur principal inconvénient reste leur faible robustesse face aux éléments perturbateurs comme la pluie, la neige ou la poussière, qui peuvent obstruer l’objectif.
- Le LIDAR (Light Detection And Ranging) : contrairement à la caméra, il est robuste aux conditions météorologiques dégradées et à la poussière. Par l’émission et la réception de faisceaux lumineux, il génère un nuage de points représentant l’environnement autour du robot, permettant ainsi la cartographie de celui-ci. Toutefois, il reste environ cinq fois plus coûteux qu’une caméra.
III. Approches de perception proprioceptive
Pour améliorer la précision, on combine les informations des capteurs, ce qui permet d’obtenir une localisation plus fiable. Parmi les algorithmes les plus utilisés pour ce type de fusion, on retrouve le filtre de Kalman.

Figure 2 : Principe d'un filtre de Kalman
Il repose sur deux étapes principales. La première est la prédiction, qui estime l’état futur du robot à partir de son état précédent et de son modèle d’évolution. La seconde est la correction, au cours de laquelle les mesures issues des capteurs sont utilisées pour ajuster et affiner la prédiction effectuée, permettant ainsi d’obtenir une estimation plus précise de l’état réel du robot.
- Prédiction : Cette étape utilise l’état précédent du robot et le modèle d’évolution pour prédire son état futur.
- Correction : Dans cette étape, l’état prédit est comparé aux mesures obtenues par les capteurs et l’estimation de l’état est ajustée, permettant ainsi d’obtenir une localisation plus précise du robot.
IV. Approches de perception extéroceptive
Ces algorithmes reposent sur les capteurs extéroceptifs qui, en plus de contribuer à la perception proprioceptive (comme dans le cas de la localisation par GNSS RTK), sont utilisés pour représenter l'environnement.
Comme le montre la Figure 3 ci dessous la perception extéroceptive pour un robot agricole a donc pour principal rôle de modéliser l’environnement du robot et de positionner celui-ci dans cet environnement.

Figure 3 : Principe de la perception extéroceptive
Utilisation d’approches basées sur l’intelligence artificielle ou l’analyse géométrique pour modéliser l’environnement utile du robot à partir d’images, de nuages de points et/ou de sa position GNSS.
- Approche basée sur l’intelligence artificielle : un réseau de neurones analyse les informations issues des capteurs (images, nuages de points), identifie et classe les différents éléments présents dans l’environnement (plantes d’intérêt, adventices, obstacles, humains, etc.), et génère ensuite une cartographie structurée comprenant les positions de chacun de ces éléments ainsi que celle du robot.
- Approche basée sur l’analyse géométrique : la sortie est similaire, à savoir une cartographie des différents éléments de l’environnement et du robot. La différence réside dans la méthode : elle repose sur l’analyse géométrique des nuages de points fournis par les capteurs. Par exemple, certaines formes géométriques dans le nuage de points peuvent être détectées et attribuées à une catégorie spécifique (plante d’intérêt, adventice, etc).
V. Conclusion
Pour conclure, un robot agricole utilise des capteurs proprioceptifs et extéroceptifs pour percevoir son environnement et se localiser avec précision. Parmi les plus répandus, on retrouve le GNSS (GPS RTK), la caméra RGB-D et le LIDAR. Lorsqu'ils sont associés à des algorithmes adaptés, ces capteurs fournissent au robot des informations cruciales pour la navigation et la prise de décision autonome.
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